Game of thrones ou la Critique de la Raison impure

Publié le par MrChatNoir

Venant d'achever la fameuse saison 5 de Game of Thrones, je ne vous cache pas être un poil circonspect. Non que cette saison m'ait déçu ou que la série s'affadirait. GoT, c'est de la tuerie ! Mais dans les deux sens du terme , et c'est là que pointe le problème. Si la mort de figurants ou de personnages secondaires demeure trépidante et source d’exaltation - si si nous sommes tous cruels au fond de nous - la liquidation systématique des lead characters, outre qu'elle engrange frustrations et colères, n'est-elle finalement pas destructrice ? Sorti de 50 épisodes, je ressentais alors un étrange malaise : tout cela n'avait aucun sens !

"Je vais tous vous niquer, même vous qui me regardez là ...."

"Je vais tous vous niquer, même vous qui me regardez là ...."

A la différence de Higlander, dans GoT, il semble qu'il ne puisse même pas en rester un ! C'est bien simple, on a rapidement la triste impression que c'est la marque de fabrique de la série : nous pousser au maximum à nous identifier à un personnage, nous laisser nous en imprégner  et  brutalement  nous l'enlever !

Stratégie  absurde et maladroite : qui aime cela ? Le spectateur n'est-il pas contrarié de perdre l'un de ses "objets" -  le personnage pouvant s'appéhender comme un support à son désir, le lieu d'une identification - ? G.R.R. Martins jouerait donc avec le feu à passer à la moulinette un par un ( ou 10 par 10) ses protagonistes.....

Surprise ! Ce désarroi stimule voire excite. GoT figure à l'horreur par la perte et nous y prenons goût ! Non que sommeillerait en nous une tendance masochiste (quoique...) mais l'effroi de la perte est addictif : nous sommes plongés en un plaisir interdit. Nous prenons jouissance à l'horreur ou plutôt, l'horreur c'est la jouissance à l'état brute, une jouissance libérée du symbolique et de l'ordre qu'il impose  (quelque soit le nom que nous lui réservons ; société, culture, pouvoir, monde etc.). Sorte d'immersion immédiate en notre partie animale, ce que Bataille - dont je parle brièvement ici - appelle le sacré.

... longue comme ça !

... longue comme ça !

Game of thrones n'aurait vocation qu'à montrer l'horreur, les bas fonds sous-jacents de l'existence. Après tout, pourquoi pas... En vérité, peu d'oeuvres y parviennent sérieusement. Ce que nous nommons film d'horreur cherche moins à nous la montrer  qu'à nous en protéger. Si un film tel que l'Exorciste est devenu le paradigme du genre, cela vient sans doute du fait qu'il affronte avec une accuité inégalée cette problématique du traitement de l'immonde. En effet, si on définit le cinéma comme l'art de représenter une image par d'autres images et que l'horreur lui se signe d'une image qui ne montre rien d'autre, on comprend aisément que le 7ème art ne peut aborder l'horreur qu'à jouer avec lui. De fait, la plupart des films d'horreurs, sont, à leur façon, des exorcismes.

Game of thrones, à la manière des grands drames, parvient à montrer la chose (à croire que le format série est  plus permissif). Accrochez-vous : on y voit des amours incestueux entre frère et soeur, une mère qui allaite son enfant jusqu'aux portes de l'adolescence, des viols, des massacres, des orgies, de la pédophilie, de l'inceste père / fille, des parricides, des fratricides, des infanticides, des exécuitions publiques, des castrations et toutes sortes de tortures, etc. etc.

 

Mais pourquoi tant de haine ?

Mais pourquoi tant de haine ?

Toutefois, réduire la série à ces scènes terrifiantes c'est en même temps accepter l'idée que GoT ne serait porteuir d'aucun sens, d'aucune réflexion : l'oeuvre n'aurait (au sens large) qu'une fonction esthétisante. L'intérêt serait uniquement sublimatoire: nous éprouverions du plaisir à vivre par procuration des situations ignobles et en nous en extirpant.

Le spectateur devrait cependant se résoudre à ce non-sens. Lorsqu'un personnage passe à la trape, c'est en même temps les valeurs qu'il incarne et le monde qu'il était en train de dessiner qui s'effacent. Qui sait ? Il est de fortes chances pour que la fin de GoT finisse en queue de poisson ou laisse un goût amer à la plupart d'entre nous.

 

Tout cela n'a pas de sens !! (mais que c'est bon !)

Tout cela n'a pas de sens !! (mais que c'est bon !)

Mais je ne me trouvais guère convaincu par cette idée. J'ai donc tourné en rond et réfléchi un peu aussi. Et puis j'ai solutionné le problème. Il y a bien une logique à la série ! Game of thrones effectue une critique de la raison impure. Une gros dévoiement kantien si vous voulez. Donc pour vous expliquer ce que j'entends par là, je vais devoir faire un peu de philo.

 

 

 

Attention Philo !!!!

ça va être l'horreur !

ça va être l'horreur !

Pour Kant, l'homme est un être dichotomique, emprunt de deux dimensions à la fois connexes et antagonistes. Comme être sensible, il possède la faculté d'être affecté par le monde extérieur : il reçoit alors des intuitions dites "sensibles". Comme entité intellectuelle, l'homme possède la fcaculté de raisonner. Face à ces intuitions sensibles encore incahotives et éparses, la raison - alors nommée entendement - va désirer mettre en ordre ces données. Elle va les articuler les unes aux autres et les synthétiser : mettre en forme une intuition revient à produire un concept qui l'épouse et permette ainsi d'être l'objet d'une saisie par la pensée. L'union d'une intuition et d'un concept s'appelle savoir. C'est la référence qui définit la connaissance.

Aussi, sitôt que la raison produit des concepts détachés de toute intuition et du monde extérieur, ne produit-elle pas des illusions ? L'usage pur de la raison seùmble responsable des divagations métaphysiques qui opposent les hommes. De manière générale, l'usage pur de la raison est-il à proscrire pour ce qui est du domaine théorique.

En revanche, il est un domaine où cet usage pur trouve légitimité : celui de la morale. Pour faire simple, qu'est-ce qui constitue une conduite morale pour Kant ? Est morale toute action qui répond d'une bonne volonté. L'action a été effectuée dans le but de faire le bien. Qu'est-ce qu'une bonne volonté ? Un volonté qui est pure, c'est-à-dire qui est dégagée de toute influence extérieure. L'action morale se résoult ainsi à suspendre l'influence des choses extérieures sur nous, à mettre de côté les doléances de nos désirs, et libérer ainsi la volonté de tout ce qui n'est pas elle. C'est dans l'usage pur de la raison que la volonté est-elle même puisque débarrassée de toutes détermination sensible: la volonté est alors inconditionnée.

 

Le livre de chevet de tant d'âmes en peine....

Le livre de chevet de tant d'âmes en peine....

L'usage pur de la raison me délivre en effet des règles d'action à la fois universelle - valable dans toutes situations pour tout le monde - et nécessaire - c'est ainsi que les hommes doivent agir pour vivre ensemble. Ces règles sont nommées par Kant "lois morales". Ces sont en effet des lois puisque d'une part elles sont les lois "réelles" structurant le seul ordre selon lequel l'ensemble des choses-en-soi que sont les hommes peut coahabiter de façon harmonieuse, et de l'autre, parce que nécessaire à mon être (puisque je suis moi-même une chose-en-soi), cette loi se manifeste à moi sous la forme d'un ordre : ce que Kant appelle l'impératif catégorique. "Tu ne mentieras point !" Pourquoi ? parce que si l'on tolère le mensonge, alors la confiance en l'autre devient impossible et  -par voie de conséquence - la vie en communauté se voit compromise. "Tu niqueras point ta soeur" à peu près pour les mêmes raisons...

Agir moralement c'est agir en conformité avec la loi morale, suivant l'impératif catégorique donc. Car il existe un autre impératif, l'impératif hypothétique. Qu'est-ce donc que celui-là ? Tout simplement, les règles que me délivre la raison en vue d'obtenir une fin déterminée. L'usage intéressé de la raison. J'ai un problème de poids mais j'aime les glaces. Ma mère m'a interdit d'en manger. Je réfléchis et trouve un subterfuge : je dis à ma mère qu'un documentaire révélait que els sorbets, eux, ne faisaient pas grossir. C'est la raison calculante, la raison technique.

le respect de la loi morale bordel de merde !

le respect de la loi morale bordel de merde !

Pourtant, on a rapidement objecté à Kant que de mettre à égalité la faculté sensitive et la raison était illusoire. En effet, l'acte de réflexion ne dépend-il pas d'un organe, lui, bien physique : le cerveau. D'imputer une raison identique en chaque être humain - avec la même structure (12 catégoiries) - mais également d'en affirmer l'accès constant et immédiat, n'est-il finalement pas le préjugé de l'oeuvre kantienne ? La conception kantienne de la raison ne demeuire-t-elle pas métaphysique ?

Raisonner suppose un être capable de raison. Or, à preuve du contraire, cet être doit être vivant. Faire un usage pur de la raison exigerait donc que le calcul prenne en compte la condition de possibilité même de cet usage : la vie ! C'est sans doute d'une telle considération qu'émergeront progressivement au XIXème siècle les différentes philosophies de la vie. C'est aussi de ce même glissement que naîtra cette fétichisation du vivant dans les sociétés modernes où sa gestion deviendra une des préoccupations majeures : il s'agit de la préserver à tout prix.

Kant, nous l'avons vu, refuserait le titre d' "usage pur de la raison" à un raisonnement qui agirait en vue de la vie, pour sa préservation, ou plutôt chez lui la seule préservation de la vie valable est celle de toutes les vies. Aussi, si le suicide demeure pour lui fondamentalement interdit et un non-sens, une action morale qui mettrait en péril son prochain ne l'est plus. Il existe des conditions socio-historiques qui ne permettent pas à l'homme d'être moral. Et probablement que l'univers de GoT ne le permet pas.

 

Game of thrones ou la guerre des clans : chaque famille représente des valeurs particulières.

Game of thrones ou la guerre des clans : chaque famille représente des valeurs particulières.

Mais si justement les conditions sociales n'autorisent pas à la moralité de s'exprimer, alors l'individu ne cherchera-t-il pas avant tout à préserver sa propre vie ? Nous glissons d'une loi qui a pour but le vivre ensemble à une loi qui calcule la survie d'un particulier. Il y a dévoiement de la raison pure, pourtant en ne cherchant rien d' autre qu'a préserver sa propre vie, l'être rationnel ne fait là encore que s'accomplir. La raison reste inconditionnée. D'où le nom d'usage de la raison impure. D'une raison qui se préserve ne vue d'un espace-temps où la moralité pourrait avoir sa place.

Et impure cet usage le demeure, puisque, à en croire Hobbes, la volonté de se préserver jette l'homme dans une course au pouvoir. Il s'agit sans cesse d'accumuler le plus de biens possibles en vue de répondre aux conditions du vivant, de s'assurer au maximum de notre sécurité. Course infinie puisque rien ne nous met réellement à l'abri de la mort. Bref, les hommes rentrent en concurence les uns avec les autres pour le pouvoir, l'homme devient un loup pour l'homme. La rationnalité n'est alors plus que l'expression de la volonté de puissance, comprise au sens oridnaire (non nietzschéen)

De pacificatrice, la raison devient vectrice de violence et de guerre. C'est là toute la problématique de Game of thrones !!

GoT ou la quête désespérée du symbole phallique

GoT ou la quête désespérée du symbole phallique

J'en reviens donc à la série. Mais je vais m'appuyer des éléments de l'histoire et risque par conséquent de vous spoiler lecteur. Sachez que vous avancez en page révélatrice. La mise en garde est franche.

 

 

Attention spoil !

On va tout dévoiler !

On va tout dévoiler !

Le monde de Game of thrones est un monde de violence et de non droit où les protagonistes sont acculés à cet usage de la raison. Game of thrones, c'est le règne de la raison impure, raison machivélique et calculatrice qui évince l'autre pour nous maintenir en vie.

Cet usage de la raison n'est donc pas hypothétique. Sitôt qu'un protagoniste use de la raison pour obtenir un bien qui n'est pas au service de la vie, calcule à un intérêt privé autre que son existence (le bonheur, une femme, une terre inutile etc.) ou qu'il agit sous le coup des passions, il va mourir ! Seul les calculateurs et les Machiavel peuvent survivre dans le monde de Game of Thrones. Déroger à la loi immorale, c'est courir à sa perte.

Les Stark sont les premiers décimés parce qu'ils sont porteurs de valeurs (justice, respect, honneur, etc) et donc la proie à des affects qui sanctionnent et réalisent ces valeurs (amour, haine, pitié, fidèlité etc.). Ce sont typiquement des personnages à la stature de héros et qui périssent en cette qualité ou plutôt en raison de cette tare !

Ned Stark, tel Oedipe, meurt d'avoir cédé à sa volonté de savoir et à son souci de justice : il aurait très bien pu renoncer  à ses obligations et repartir pour le Nord. Robb Stark a trahi bêtement ses vassaux et compromis sa stratégie par amour, il le paye immédiatement. Samsa croit au prince charmant et aux valeurs coutrtoises, elle est celle des Starks qui incarne le mieux la survie parce que, désenchantée, elle fera l'apprentissage du calcul et de la ruse. Elle quitte progressivement la faiblesse des sentiments pour la force de la froideur rationnel. Arya, elle, reste un exemple mitigé puisque rusée et maline comme pas deux, elle a pourtant hérité de la malédiction du père : le souci de justice. La question demeure : va-t-elle renoncer ou non à son destin (tragique) ? C'est là tout le sujet de son initiation aurprès du dieu sans visage !

Robert Barathéon vit dans la luxure et les plaisirs, il est en toute logique une proie facile et meurt d'un complot tourné en accident. Ses frères sont des orgueilleux et périront par ce vice. Stannis a beau avoir sacrifié sa fille pour le pouvoir (ce qui pourrait paraître irrationnel mais ne l'est pas, la magie et le merveilleux existent dans l'univers de GoT), il meurt de s'être rendu aveugle de ses capacités militaires. Il n'est pas resté raisonnable.

Si au contraire les Lannister restent puissants et survivent à toutes les forces en présence, c'est bien parce qu'ils incarnent plus qu'aucune autre famille, cette raison impure. En quelque sorte, ce sont eux les vrais "héros" de Game of Thrones. Le père Tywin est un expert en fourberie et manipulation. C'est l'homme du calcul politique. A ce titre, Jaime est le fils prodigue. Par opposition au père, il est celui qui cède à la déraison. Résultat, il s'en prend plein la figure, et perd une main. Il ne survit que parce qu'il se plie à la loi familiale qui est celle de la raison calculatrice. Les deux autres enfants Lannister - Tyrion et Cercei - sont fidèles à la ruse paternelle.

Pour Tyrion c'est bien simple, c'est le meilleur. Il surpasse le père par le père  qui lui enseigne malgré-lui à renoncer à tout sentiment : l'Oedipe en devient littéral. Il est l'homme qui   a du compenser sa faiblesse physique en utilisant son cerveau. Résultat, quelles que soient les situations, il les dépasse en les retournant à son avantage. C'est l'homme de la Métis, de la ruse et à ce titre l'un des prétendants au titre de "héros" s'il pouvait y en avoir.

Cersei intrigue dans tous les sens, elle a toujours un coup d'avance sur tout le monde. Pourtant, elle n'égale pas son père. Pourquoi ? Parce qu'elle symbolise la lionne, la mère abusivement attachée à sa progéniture. Résultat cet amour démesuré constitue sa faiblesse. Ses enfants par leur bêtise ou leur faiblesse vont la conduire à sa perte.

Car la progéniture de Cersei, au coeur de l'intrigue puisqu' officiellement souveraine de Westeros, symbolise la malédiction des Lannister : elle porte le nom des Barathéon! Et de fait, les enfants sont complètement exempt du machiavélisme lannisterien. Joeffrey est un tyran aussi cruel que bête et aveugle. Myrcella reste une princesse trop pure et douce pour ce monde. Tommen demeure rongé par la tutelle de sa mère et sombre dans la crainte et la faiblesse.

Photo de famille ! Mais souriez bordel !

Photo de famille ! Mais souriez bordel !

Les Tyrell sont des sortes de double des Lannister, et la famille qui va la mettre à mal. Les Martell oscillent entre code d'honneur et manipulations.

Little finger, parti de rien est devenu maître d'un royaume parce que mieux que quiconque il joue de cette raison impure, d'autant mieux qu'il a renoncé à tout amour. C'est l'autre prétendant au statut de "héros". Varys, son alter-ego et adversaire, n'a finalement d'autre choix que de s'allier à Tyrion pour survivre !

Le dernier prétendant au titre de "héros" de la raison impure est un cas limite : il s'agit de Ramsay Bolton. Chez lui le machiavélisme  est si fort qu'il frôle la folie. Il n'a concrètement plus rien d'humain. Il se présente comme la caricature du méchant pour Kant : celui qui fait passer ses calculs privés pour la loi morale elle-même. Toute l'ambigûté de cette raison impure c'est que ses hérauts, tiennent plus de l'anti-héros. Personnage extrème, Ramsay se dresse comme celui qui pousse la raison impure à son paroxysme. Va-t-il se faire emporter par elle ou triompher de tous ?

Les Targaryen, famille par qui toute l'histoire a commencé, souffre justement de la pire malédiction qui puisse s'abattre sur un clan : la folie. Daenerys fait doucement l'apprentissage du calcul et de la ruse. Pourra-t-elle mettre de côté l'héritage familial ?

 

"je t'aime moi non plus" à la GoT

"je t'aime moi non plus" à la GoT

Bref, GoT = règne de la raison impure. Pourtant, il est une zone où les grands idéaux et les sentiments ont encore une place : le Nord. C'est bien pour cela que les Stark se font trucider en premier. Le mur et la confrèrie des gardes de  nuit sont le dernier bastion où l'honneur et les sentiments ont leur place. Sauf que même là les choses vont changer et John Snow en fera les frais. John Snow, symbole du voyageur, celui qui gravite entre deux mondes, est aussi l'homme de toutes les passions. En proie à l'amour, la compassion, la lâcheté, l'orgueil - humain, trop humain - il n'est résolument pas fait pour commander. Le jour où il accède au pouvoir signe son arrêt de mort.

Dans ce monde, l'Autre est celui qui n'obéirait pas à la loi du calcul. Ce sont les sauvageons qui fonctionnent encore avec un code d'honneur mais qui suivent aussi la loi du plus fort. Ce sont peut-être les marcheurs blancs qui semblent ne constituer qu'une seule entité. Peut-être font-ils fonction de néant. L'usage de la raison impure ouvre de fait au péril de l'hiver et à la disparition potentielle de l'humain : Winter is coming.

 

la question du Dasein !

la question du Dasein !

N'y a-t-il personne pour représenter la loi morale ? Il me semble que la secte des moineaux incarne les exigences de l'impératif catégorique dans un monde où celui-ci est dévoyé. GoT pourrait alors se voir comme une critique (au sens ordinaire du terme, un rejet, une dénonciation) de l'usage pur et donc décharné  de la raison. Une voie au néant qui dessine un monde sombrant dans la terreur. Une belle diatribe contre l'intégrisme religieux et l'usage formel de la raison.

C'est en cela que le monde de GoT est monstrueux : d'un côté il nous montre les horreurs engrangées par un monde voué au machiavélisme et au calcul, de l'autre il dénonce comme illusion mortifaire l'idée kantienne d'une raison pure. Il n'y a pas de solution sinon de jouer le jeu du pouvoir et de voir où cela nous mènera.

Rentrer dans GoT, c'est rentrer dans un monde terrifiant, une énormme course à la puissance où héroïsme devient caduque. Faire le jeu de cette raison impure, c'est renoncer à tout affect, renier tout idéal, trahir toute valeur: l'épique n'a pas sa place dans un tel monde et donc No more heroes...

Le spécialiste du sextoy, pour vous mesdames, pour vous messieurs et surtout pour vous mesdames !!

Le spécialiste du sextoy, pour vous mesdames, pour vous messieurs et surtout pour vous mesdames !!

Publié dans culture, critique, Philo

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